Court métrage

Court métrage © Benoît Labourdette.

« Court métrage » est un terme juridique français qui désigne un film de moins de 60 minutes (le « métrage » correspondant à la longueur de la pellicule, moins de 1600 mètres). En France, l’exploitation commerciale du cinéma est règlementée depuis 1946, par un organisme dépendant du Ministère de la Culture, le CNC (Centre National du Cinéma et de l’image animée), qui a déterminé des champs juridiques distincts pour les œuvres en fonction de leur type d’exploitation et de leur durée :

  • Les œuvres cinématographiques (exploitées d’abord en salle de cinéma) : court métrage et long métrage (durée inférieure ou supérieure à 60 minutes).
  • Les œuvres audiovisuelles (exploitées d’abord à la télévision ou sur tous autres médias) : pas de distinction en fonction de la durée.

Avant l’avènement des sites de vidéo communautaire et le développement des séries télévisées de qualité, à partir de 2005, le court métrage était vu comme un espace d’ouverture à de nouveaux cinéastes, l’antichambre du long métrage. En effet, l’économie du cinéma était structurée autour de l’exploitation commerciale des longs métrages en salle de cinéma. Les courts métrages peinaient à être diffusés et n’avaient pas de rentabilité économique. Pourtant un court métrage, pour pouvoir être diffusé dans des salles de cinéma commerciales, devait être produit et réalisé dans les règles de la corporation du cinéma : société de production dûment enregistrée, visa d’exploitation pour le film, passage en comité de censure, cartes professionnelles nécessaires pour les postes techniques du film, etc.

Aujourd’hui, en 2020, le domaine de la création audiovisuelle a radicalement changé : on peut, avec son simple téléphone, tourner un film et le diffuser sur YouTube par exemple, où il sera potentiellement vu par un très grand nombre de spectateurs. Grâce aux évolutions techniques, tout un chacun peut produire sans en référer à une autorité administrative et a le pouvoir de diffuser sans devoir être choisi par un réseau professionnel.

Sur YouTube ou dans d’autres réseaux, il y a des milliards de « courts métrages », si on s’en réfère à la définition juridique française. Et pourtant, on ne les nomme pas « courts métrages », mais plutôt « vidéos ». Pourtant sur YouTube, certains mettent en ligne ce qu’ils nomment un « court métrage », alors qu’il n’ont ni société de production, ni visa d’exploitation, ni diffusion en salle de cinéma. Ces films voisinent avec des courts métrages « officiels » avec visa d’exploitation.

Alors qu’est-ce qu’un court métrage, en 2020 ? C’est multiple. Mais pour essayer de synthétiser, on pourrait dire que « court métrage » correspond à une estimation (subjective) du niveau de qualité artistique d’un objet audiovisuel de moins de 60 minutes. C’est donc un terme qui est devenu avant tout symbolique.


Poème en écriture automatique sur « Court métrage »
Dans le cadre de la séance « Révolter » le vendredi 23 janvier 2015 au lieu « Le chat dans la théière » à Gap, projection du film : La flaque de vomi (Benoît Labourdette 2’00s, 1998). Ceci à l’initiative de l’association française Hamghadam. Dans le cadre de la séance « Manipulation » le vendredi 7 novembre 2014 au lieu « Le chat dans la théière » à Gap, projection du film : Nouvelles du père (Benoît Labourdette, 2014, 2’19s). Le formatage officiel d’un disque dur pour distribuer les DCP est le EXT2 (formatage Linux). L’association Cinéma Parlant à Angers, qui est investie de longue date dans le soutien à la diffusion et l’éducation à l’image, a proposé un stage de formation à la réalisation de films avec téléphone portable, que j’ai animé. Dans le cadre de la séance « Oh, mon dieu ? » le vendredi 29 mai 2015 au lieu « Le chat dans la théière » à Gap, projection du film : « Pas d’image sur l’écran » (Benoît Labourdette 2’54s, 2015). Aujourd’hui, les images deviennent outils de conversation, et langage au sens premier du terme. Lors de la soirée de lancement au Palais de Tokyo (Paris) de la deuxième édition du « Jour le plus court », la fête internationale du court métrage organisée par le Centre National du Cinéma et de l’image animée, diffusion du film Bâtiment H dans le programme expérimental. Partenaires : Kino Gap / Le patio Gourmand / Le chat dans la théière Séance suivie d’une discussion-apéritif avec Jean-Michel Frodon.

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