Télérama : « Des concours de courts métrages partout en France : le confinement inspire les cinéastes en herbe »

12 avril 2020. Publié par Benoît Labourdette.
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Début avril 2020, Télérama propose une synthèse des initiatives d’appels à création audiovisuelle pendant la période de confinement général dûe au virus Covid-19. Le projet « Par ma fenêtre » initié par Benoît Labourdette en fait partie.

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Des concours de courts métrages partout en France : le confinement inspire les cinéastes en herbe

Par Cécile Marchand Ménard, le 12 avril 2020.

Face à la contrainte du confinement, il faut savoir être créatif ! Un défi relevé par les participants aux concours de courts métrages, qui se multiplient partout en France.

« Restez chez vous, faites un film. » Pour lutter contre l’ennui, passer un bon moment ou tout simplement penser à autre chose que l’actualité sanitaire. À l’image du Court roulette, de l’association Manual Focus, les concours de courts métrages se multiplient depuis le début du confinement.

« La prochaine édition du concours aurait dû avoir lieu en septembre. Étant donné la situation, on s’est dit qu’on allait faire une édition spéciale huis clos pour stimuler les gens depuis leur appartement ou leur maison. C’est une petite parenthèse », explique Marianna Didiergeorges, coordinatrice du Court roulette, clôturé lundi 6 avril. Cette année, l’association rennaise a reçu 56 contributions, contre 43 l’an dernier, toutes visionnables en ligne. « Les gens sont chez eux, ça aide ! Nous avons des étudiants, des lycéens, des professionnels, ou non », s’enthousiasme la coordinatrice.

Mais pas question que la quarantaine soit l’unique sujet des courts métrages. « On ne voulait pas recevoir des films uniquement sur le confinement. Les gens ont pris le terme de »huis clos« au sens très large, sont partis dans des polars façon Agatha Christie », explique Marianna Didiergeorges.

D’autres initiatives ont vu le jour ailleurs en France, comme celles des salles du Nova de Savenay (44) et des Cinéastes au Mans (72). Elles invitent leurs spectateurs à plancher sur le thème du confinement, jusqu’au 30 avril à Savenay, et jusqu’à la réouverture de la salle au Mans.

Clips, chansons, films d’animation

Mais pas besoin d’être une salle de cinéma pour oser l’aventure. Le 17 mars, Anastasia Salomé et sept anciens camarades de classe ont lancé La quarantaine du court métrage. Chaque semaine, leur collectif, Holiday or not, dévoile un thème imposé : « (Se) construire », « Pulsion(s) », « L’intrus ». « C’est hyper-intéressant de voir cent films différents sur le même thème, réalisés par des gens confinés chez eux. On a de tout : des clips, des chansons, des films d’animation, d’horreur, des films au téléphone, ou avec une lumière plus travaillée », explique Anastasia Salomé.

Benoît Labourdette, cinéaste engagé dans l’éducation à l’image, propose, lui, de filmer par sa fenêtre tout en racontant un souvenir marquant. « Je mets en place cet exercice dans des ateliers que j’organise depuis onze ans dans différents pays, mais les vidéos n’ont jamais été rendues publiques. Nous avons ouvert une plateforme le 1er avril sur ce principe et nous avons recueilli une trentaine de participations. » Plus proche de l’appel à contributions que du concours, Par ma fenêtre s’adresse aussi aux cinéastes amateurs : « Les gens font comme ils veulent. Je pense qu’ils vont encore plus à l’essentiel durant cette période », explique Benoît Labourdette.

Un impératif : « Restez chez vous »

Thèmes obligatoires, durées limitées, les cahiers des charges sont variés. Dans le cadre de leur festival à la maison, MK2 et Troiscouleurs n’imposent que la réplique culte d’Anna Karina dans Pierrot le fou (Jean-Luc Godard, 1965) : « Qu’est-ce que je peux faire ? J’sais pas quoi faire ! » Le cinéma Trianon à Romainville (93), lui, réserve son concours aux jeunes Franciliens âgés de 12 à 20 ans. La thématique ? « C’est pas la fin du monde ? » .

Évidemment, la contrainte, commune à tous ces concours de courts métrages, est l’impératif « Restez chez vous ». Il s’agit alors de composer avec les moyens du bord. « On est agréablement surpris parce que les gens arrivent à faire des choses incroyables avec ce qu’ils ont chez eux, même en étant seuls », se réjouit Marianna Didiergeorges du Court roulette. Anastasia Salomé rassure les amateurs hésitant à participer à La quarantaine du court : « Cela a beau être fait au téléphone, avec une qualité de son loin d’être parfaite, ce qui compte reste l’idée de départ. Pour faire un bon film de quarantaine, l’important est de prendre du plaisir. »

Quelques extraits de ce qui se dit autour de mon travail, ainsi qu’interviews, émissions et articles dans leur intégralité.