L’écriture du scénario à l’aune du DVD

27 avril 2006. Publié par Benoît Labourdette.
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Est-ce que l’on conçoit les scénarios différemment du fait de l’existence et de l’exploitation future sur DVD ?

Il est bien-sûr difficile de faire des généralités. Il faut regarder dans différents domaines. Prenons-en deux : le cinéma et le film institutionnel.

Le cinéma

De plus en plus, lorsqu’on tourne un film, avec une version longue, plus conforme aux désirs du réalisateur par exemple, on va prendre en compte l’usage final sur DVD. On saura, on anticipera, que tel ou tel « couac » d’un acteur se retrouvera sur les bonus ou dans le bêtisier. Les acteurs du film ne sont donc plus seulement acteurs des rôles qu’ils interprètent dans la fiction, ils deviennent aussi interprètes d’une sorte de relation intime avec le spectateur, qui est présent aussi dans l’envers du décor.

Le scénario du film lui-même pourra être peut-être plus souple, plus modulaire, car le résultat n’est plus un seul film, mais plusieurs films éventuels, une « navigation » du spectateur dans un ensemble de matériaux à sa disposition.

Le film institutionnel

Le film institutionnel est souvent support d’une relation. Il est rare qu’il soit diffusé pour lui-même. Le fait qu’il puisse être interactif, avec un DVD, chapitré, qu’on puisse y rentrer par là où on veut, ou le diffuser avec ses éléments dans l’ordre que l’on souhaite, tout cela fait qu’à la conception même du scénario, il arrive souvent qu’on ne conçoive plus le film comme une linéarité, mais comme un objet physiquement interactif avec son spectateur. Ce ne sont plus des séquences les unes derrière les autres, ce sont plusieurs parcours possibles qui sont conçus dès l’origine.

Comment écrire ces nouveaux scénarios ?

La relation à l’image, son usage, changent, évoluent, du fait des changements techniques. Et le scénario lui aussi ne peut qu’évoluer dans ses formes.

Peut-être qu’on ne va plus écrire le scénario d’un film, même une fiction, mais le scénario du DVD, de l’ensemble de l’expérience du spectateur avec les moyens d’aujourd’hui ? Quelle est la dramaturgie de ce nouveau type d’expérience ? Il n’y a pas encore de règles rebattues, et c’est plutôt tant mieux !

La survie du scénario académique

Cela, certainement, ne sonne pas le glas du film « classique », linéaire, qui, comme la peinture figurative, restera sans doute toujours une forme existante, au milieu de tant d’autres nouvelles.

Outils et techniques pour l’écriture de scénario et la construction de projets de films.