La fémis (école nationale supérieure des métiers de l’image et du son, Paris) propose chaque année son « université d’été », qui est un stage de réalisation de documentaire de deux mois, destiné à des étudiants du monde entier.
J’assure l’animation du début de l’université d’été. Je fais faire des films aux étudiants, dans une démarche très collective, avec des petites caméras, afin de les faire se rencontrer, et de les inscrire dans une ouverture à la créativité. Je les fais travailler en plan-séquence, afin que nous puissions visionner collectivement les films juste après leur réalisation, en parler, pour éventuellement les re-tourner, etc. Et surtout qu’il y ait une intensité de travail : lorsqu’on tourne en plan-séquence, on fait tout pendant le tournage, donc si on n’est pas pleinement présent à son projet et aux autres, il faut recommencer le film entier ! C’est donc très pédagogique.
C’est en fait un travail d’écriture : rencontrer le réel, par le tournage de films, pour éprouver ses projets de représentation du réel (documentaire) dans le cadre du concret de la fabrication. Faire sentir que les idées viennent dans l’action, dans la rencontre, dans l’improvisation parfois, et surtout dans une dimension collective.
Les quinze étudiants, cette année, venaient d’Algérie, d’Inde, d’Egypte, du Maroc, d’Iran, de Tunisie, d’Afghanistan, du Burundi, du Burkina Faso, du Chili, des Comores, de Russie, du Congo RDC.
Pendant ces 3 jours de travail, très intenses, mon exigence a été de leur demander de faire des films, qui, pour un certain nombre d’entre eux, seront diffusés (ce ne sont pas des exercices), ainsi que d’être, toujours, dans le projet généreux d’apporter quelque chose au spectateur, ce qui est à mon avis l’essence du cinéma :
Pendant ces trois jours de travail, ce sont 52 films qui ont été réalisés par les 15 étudiants, pour une durée totale de plus de 3h, dont certains vraiment saisissants. On constate que le regard personnel, singulier, sur le monde, vient souvent très vite, de façon brute. Il mérite d’être ensuite creusé, travaillé, mais il est très utile d’entrer rapidement dans l’action, afin d’avoir une matière sur laquelle travailler.
Nous avons organisé, c’est très important, une petite projection publique, le dernier jour, d’une sélection de films, afin que le workshop trouve sa finalité : apporter quelque chose à des spectateurs.
Ateliers de réalisation de films avec caméras de poche, que j’anime dans le cadre d’écoles d’art, de cinéma et autres centres de formation professionnelle (La fémis, Le Fresnoy, ESAV Toulouse, CEFPF, Institut Imagine Ouagadougou...). S’approprier des techniques de production très légères pour réaliser des films de niveau professionnel. Je travaille en mettant en avant la créativité, le faire, et une très grande exigence sur les contenus et méthodologies.
J’ai animé, depuis 2006, des dizaines de workshops « Pocket Films ». Seulement quelques exemples sont présentés ici.