La trace, dans les lieux, des histoires et des drames qui s’y sont déroulés. Une place de parking réservée, une autre place de parking réservée, vides au moment où on les regarde, mais qui ont vu passer tellement de gens et d’histoire de vie... qui peuvent raconter tant, si on s’y attarde un instant.
Mon intention, avec ce film, est de chercher, par un regard très « stable », insistant, à percer le secret des murs, du fond du parking, de la vue sur la mer... de ce réel que l’on regarde collectivement.
J’ai donc choisi une focale fixe de 50mm, des plans tous tournés à la même hauteur de 1m30, des plans de la même durée (une vingtaine de secondes), qui s’enchaînent en fondus de 10 secondes. Tout est fixe, mais tout bouge en même temps (notamment avec le son du vent). Les plans sont fixes, mais la caméra tremble un peu, et puis les plans se fondent les uns dans les autres, donc, tout en étant chacun fixe, leur mélange produit d’autres images, en nombre infini ; leur combinaison fait sans doute apparaître ce qui se cache derrière les apparence, l’immense complexité. La vérité arrive.
Et la fin est dramatique. Comédie ? Tragédie ? Tragédie pour cette fois.
Je réalise des courts métrages comme un peintre fait des tableaux, dans une démarche généralement individuelle, loin des pratiques académiques de fabrication du cinéma. Certains films sont réalisés de façon très spontanée, d’autres peuvent prendre des années à mûrir. J’explore la rencontre entre l’image et le monde. Je vous propose des expériences de cinéma, qui bien souvent racontent aussi des histoires...